Jean Gustave Sanon, ministre de l’Economie et des finances a informé les hommes et femmes de médias, de l’adoption par le gouvernement d’un budget « d’austérité » qui s’établit en dépense à 1 804 milliards de F CFA, au cours d’une conférence de presse, jeudi 5 mars 2015 à Ouagadougou. A cela s’ajoutent une trentaine de mesures de réduction du train de vie de l’Etat dont certaines prendront effet dans l’immédiat.

La problématique de la réduction du train de vie de l’Etat est une préoccupation pour le gouvernement de Transition qui entend y apporter des solutions durables. C’est dans cette quête de gouvernance économique d’efficacité et d’efficience dans la gestion de la chose publique qu’un budget « d’austérité » a été adopté. Il s’établit en dépense à 1 804 milliards de FCA. A en croire le ministre de l’Economie et des finances, ce budget « d’austérité », implique une rationalisation et une maitrise des dépenses. Ce qui, dit-il, passe par la réduction des dépenses de fonctionnement généralement qualifié de réduction du train de vie de l’Etat. En outre, au Conseil des ministres du 4 mars dernier, le gouvernement a adopté une trentaine de mesures. A comprendre par-là que désormais la dépense publique ne se fera plus que pour atteindre des résultats bien précis. Dans les jours à venir au Burkina, les critères d’efficacité et d’efficience seront les maitres mots dans cette démarche de « dépenser utile et moins cher ». Cette cure d’amaigrissement, selon M. Sanon, doit s’appliquer à toutes les entités publiques que sont l’administration centrale et ses démembrements mais aussi à toute entité recevant les deniers publics.

Des mesures pour une prise de conscience des agents publics et des usagers
La trentaine de mesures portent, entre autres, sur la réduction des véhicules de service et la rationalisation de leur affectation, la pratique de covoiturage, la suppression des présentations de vœux de nouvel an à l’épouse du Président du Faso financé par le budget de l’Etat, la meilleure gestion des baux de l’Etat avec ouverture à la concurrence. Jean Gustave Sanou, sans être exhaustif note également, la rationalisation des sorties de groupes de travail hors de Ouagadougou, le recensement systématique des biens usagés de l’Etat en vue de leur réparation éventuelle pour redéploiement ou de leur réforme, l’instauration de journées continues dans l’administration. L’objectif de ces mesures, selon le gouvernement, est qu’elles aient une incidence sur la prise de conscience des agents publics et des usagers de l’administration sur la nécessité d’un ajustement des besoins par rapport aux ressources, en particulier internes. « Les mesures auront également un but pédagogique pour les générations présentes et futures en terme de gestion du bien public. Mais dans l’immédiat, ce sont des économies budgétaires qui seront réalisées », souligne Jean-Gustave Sanou. L’application de certaines de ces mesures ne sera pas dans l’immédiat. C’est pourquoi, d’autres sont inscrits en moyen et long terme, comme l’instauration de la journée continue sur le territoire national. La réflexion continue avec le ministère de la Fonction publique et dans le processus les travailleurs seront associés. « Ça ne sera pas certainement pas pour cette année 2015 », précise le ministre.
Les préoccupations des journalistes ont notamment porté sur l’application concrète de ces mesures, celle particulièrement relative à la surfacturation, la dette intérieure, les sommes indues par certains agents, etc…

Des ministres pourront ne plus voyager en classe affaire

Pour être plus clair dans l’application de certaines des mesures, Jean-Gustave Sanou donne l’exemple des missions qu’effectueront des ministres. Ces derniers, dit-il, pourront ne pas voyager en classe affaire, mais, plutôt en classe économique pour réduire justement les dépenses. Aussi, les missions qui sont très souvent effectuées par 4 ou 5 personnes pourront être faite par une seule personne. Pour ce qui est de la dette intérieur, des audits dirigés par l’Autorité supérieur de contrôle de l’Etat (ASCE) sont en cours. Une équipe venue Washington est aussi là pour les inventaires. Dans l’immédiat, le ministère s’engage a payé les instances de règlements ayant suivi le circuit normal et qui sont au niveau du trésor. A ce jour, souligne le ministre, près de 300 millions ont été payé. Les Burkinabè, à en croire le ministre peuvent-être rassurés. Car dit-il, contrairement à ce que beaucoup pense, le gouvernement de la Transition ne navigue pas à vue. Une rencontre avec la presse est par ailleurs prévue et elle portera sur la politique économique de la transition, la dette intérieur et les règlements de payement.

 

 

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